mercredi 28 juillet 2010

Jimi Hendrix: le rêve inachevé (Régis Canselier)


"La guitare enflammée de Monterey éclipse toujours le musicien qui l'a embrasée..." Si cette phrase semble sonner comme une évidence, elle ne se fait malheureusement pas l'écho de la vision qu'a laissé le génie de la six cordes au près de l'immense majorité du public qui n'a gardé que comme seule image, le showman qui casse ses guitares, joue derrière la tête ou avec les dents.

Pour la première fois un ouvrage vient tordre le coup aux idées reçu que la majorité des gens se font sur le guitariste grâce à une analyse pertinente et documentée se concentrant sur l'aspect musical avant toute chose. En décortiquant albums, prestations live et faisant la lumière sur la véritable jungle que constitue la discographie post mortem du Voodoo Chile, Régis Canselier (administrateur du Hendrix forum) peut être considéré avec Yazid Manou comme l'autre grand spécialiste de Jimi Hendrix en France.

Si de prime abord l'ouvrage ne semble pas s'adresser aux néophytes, il reste abordable aux amateurs ayant une culture hendrixienne limitée qui souhaitent en apprendre davantage sur le célèbre gaucher.
Ici il n'est pas question d'anecdotes dégradantes pour faire sensation (cf. affaire de la sextape), si anecdotes il y a, elles servent au mieux les analyses soutenues par l'auteur.

On en vient vite à ressortir les albums dont il est question dans chaque chapitre pour faire le lien entre l'analyse de l'auteur et ce que l'on écoute. Aussi plusieurs lectures semblent nécessaire quant à la compréhension globale du livre ou du moins de certains de ses passages qui peuvent paraître un peu flou de prime abord mais qui s'éclaircissent vite dès que l'on a la chance de pouvoir s'appuyer sur les extraits audio.

Plus qu'un livre, Régis Canselier nous livre un véritable "guide" pour pouvoir voyager dans les entrailles de l'œuvre du guitariste le plus fascinant du siècle dernier.

lundi 5 juillet 2010

Aerosmith Paris Bercy 29 juin 2010


Il y a quelques jours encore je me demandais si je devais écrire cette chronique après cette déception (il faut clairement le dire) qu'a été ce premier (et sûrement mon dernier) concert d'Aerosmith.
Les causes de cette déception sont nombreuses mais revenons d'abord au début.

Arrivé dans les parages du popb vers 14h (chose que je ne referais pas de si tôt), en plein cagnard avec un thermomètre qui devait avoisiner les 35°C. La premier signe du malaise est survenu en voyant l'âge moyen du public en fosse (15/20 ans) et en grande partie féminin.
Premier constat, on ne compte aucun vieux hardos parmi la file d'attente, juste des jeunes ados dont certains avouent à voix hautes avoir connu le groupe via l'attraction Rock n' Roller Coaster de Walt Disney Studio.

C'est avec une impression d'aller assister à un bal lycéen de fin d'année que la mort dans l'âme j'entre dans le popb. Je me place au bout de l'avancée, entre les deux immense baffle (là où le son est sensé être meilleur) et attend l'arrivée de la première partie.

Que dire de The Cribs si ce n'est qu'il s'agit probablement de la pire première partie qu'il m'ait été donné de voir. Du Rock britannique vu et revu, cumulant clichés pompeux avec toujours les mêmes grilles d'accord tournant sans cesse sans aucune originalité. Plus que l'attitude ou les morceaux joués c'est surtout le son strident tout au long de leur set qui fut insupportable. Les types essayant par moment de jouer avec le larsen sans y arriver (n'est pas Hendrix ou Jeff Beck qui veut).
Moi qui suit en général clément et poli avec les premières parties, je me joint aux légions de sifflets alentours.



Un long rideau estampillé Aerosmith est descendu avec Everybody Must Get Stoned de Bob Dylan en fond sonore, puis les premières notes de Love in an Elevator se font entendre. Le rideau laisse place au groupe et à Steven Tyler en particulier qui s'aventure le premier en direction du public. Si ses goûts vestimentaires sont criard (chapeau de paille et veste à paillette) mon attention est tout de suite attiré par cette bouillie sonore qui sort des baffles. Dès le deuxième titres impossible de reconnaitre Back in the Saddle jusqu'à ce que Tyler ne commence à chanter. Et ce sera comme ça sur tout les titres Rocks du concert.

Bon c'est vrai ils ont une pêche d'enfer, particulièrement Tyler mais je trouve que par moment il en fait trop. Des poses faces aux ventilos à n'en plus finir. Le ridicule est atteint selon moi lorsque ce dernier passe des minutes entières la tronche face aux caméras. Tout cela donnant l'impression d'avoir allumé sa télé et de mater MTV.



Impression renforcé par le choix des balades guimauves (Jaded, I don't want to miss a thing... pour citer les plus insupportables) jalonnant ce concert rehaussés par des clips MTV sur grand écran.



Si je dois garder un moment à peu près jouissif dans ce concert, je garderais la version du titre de Peter Green, Stop Messin' Around par Joe Perry. Malheureusement tout comme avec Baby Please Don't Go un peu plus tard, le public n'est pas des plus réceptif. Il faut dire que vu l'âge et vu l'intérêt que porte le public aux titres les plus mainstream estampillé MTV du répertoire des gars de Boston. Il ne faut pas s'attendre à les étendre hurler de joie lorsque Perry leur demande: "Do you want some Blues ?"

Je n'ai pas grand chose à ajouter suite à cette grosse déception, même le rappel Dream On, Walk This Way, Toys in the Attic ne m'a pas émoustillé. Le son, en particulier le mix des guitares de Perry et Whitford étant une véritable bouillie sonore.

C'est les deux pieds devant que je quitte ce popb, une salle qui m'a tant fait vibrer par le passé (AC/DC, Eric Clapton, Paul Mc Cartney...) et qui l'instant d'une soirée a perdu de sa magie... jusqu'au prochain véritable concert.

Setlist:

01. Love In An Elevator
02. Back In The Saddle
03. Falling In Love (Is Hard On The Knees)
04. Eat The Rich
05. Pink
06. Livin' On The Edge
07. What It Takes
08. Jaded
09. Mama Kin
10. Cryin'
--Drum Solo--
11. Rag Doll
12. Stop Messin' Around
13. I Don't Want To Miss A Thing
14. Sweet Emotion
15. Baby Please Don't Go
16. Draw The Line
Encore:
17. Dream On
18. Walk This Way
19. Toys In The Attic