jeudi 11 juin 2009

Neil Young Zénith de Paris 4 juin 2009


Ce 4 juin 2009 restera à jamais gravé dans ma mémoire. Après l'avoir loupé l'année dernière, j'ai enfin eu l'occasion de me rattraper et voir enfin le grand Neil Young.

Ce n'est pas à l'Olympia ou au Grand Rex que le Loner a élu domicile mais au Zénith, une salle moins intimiste c'est vrai mais plus à la mesure de la grande décharge électrique qu'il s'apprête à envoyer comme en témoigne son dernier album en date Fork in the Road. Un album qu'il n'a pratiquement pas exploité sur scène à l'exception du titre "Get Behind The Wheel".

C'est donc dans un Zénith plein à craquer que le Loner joue ce soir, devant un public assez éclectique. On compte autant de fans de la première heure que de jeunes ados sevrés au son de Harvest.


La scène en elle même offre une vision plutôt anarchique, avec des câbles de part et d'autres. Et fantaisie de la part du Loner, un totem indien et un téléphone rouge (un clin d'oeil de la Guerre Froide sans doute) paraissent sortir de nulle part.

C'est à une heure plutôt tardive (21h30) que le vieux Neil entre en scène. L'homme à l'air vraiment très vieux du haut de ses 64 ans mais c'est dans une tenu décontracté qu'il se présente. Chemise blanche avec T Shirt à l'effigie du révolutionnaire Zapata, un jean et comme il ne cessera de le rappeler tout au long du concert en refaisant régulièrement ses lacets entre chaque chansons: une nouvelle paire de chaussures.


En le voyant dans cette tenu on ne peut s'empêcher de penser que c'est sûrement à ça qu'aurait ressembler un Kurt Cobain dans 20 ans si il ne s'était pas ôté la vie. Car c'est le Neil Young "Père du Grunge" qui se déchaîne dès les premier accords de Love And Only Love, dispersant ainsi les doutes quant à sa santé qui a été si malmenée ces dernières années.
La première partie du concert toute en électricité montre un Neil Young combatif, se battant avec sa guitare pour sortir des solis déchirant.


Le concert poursuit sur sa lancée Hey Hey, My My (Into the Black) , Nobody Knows This Is Nowhere , Pocahontas, Spirit Road... la tension redescend un peu le temps d'un somptueux et lancinant Cortez The Killer. Puis remonte considérablement dès l'entente du riff de Cinnamon Girl qui met le Zénith en ébullition.

Neil laisse un temps de côté la guitare et se met à l'orgue pour le titre Mother Earth, qui fait parti de son nouveau trip écolo. Pour ma part le message passe plutôt mal, je regarde l'heure et attend le prochain titre avec impatience.



Neil Young entame seul le set acoustique avec Don't Let It Bring You Down interprétée dans un calme religieux. S'enchaîne ensuite deux titres (avec le groupe cette fois) de l'album Comes A Time (1978), Goin' Back et Comes A Time. Le Loner ne pouvait pas ne pas remiser un titre aussi incontournable de son répertoire que Heart Of Gold. Un titre repris en choeur par le public mais qui bizarrement ne m'a pas fait frissonner comme je l'aurais pensé. Peut être est-ce du à la partie de pedal steel de Ben Keith que j'ai trouver un peu fade.
Voyant le public définitivement conquis, le vieux Neil en profite pour présenter son groupe composé de Ben Keith (pedal steel et guitare) Rick Rosas (Basse) Chad Cromwell (Batterie) Pegi Young la femme de Neil (Choriste) Anthony Crawford (Choeur, Guitare, Piano). Old Man vient terminer ce set acoustique en beauté avec un public très réceptif et enjoué dès l'apparition de Larry Cragg (roadie de Neil Young) au banjo.





Retour à l'électrique pour une dernière partie de concert aussi excitante que la première. Avec Mansion On The Hill la machine électrique se remet en branle suivit de Get Behind The Wheel puis Rockin' in The Free World que le groupe ne semble plus vouloir arrêter tant l'éclate sur scène comme dans le public atteint son paroxysme. Après un long salut, Neil et son Electric Band quitte la scène... mais le spectacle n'est pas fini.



De retour sur scène, un clavier en forme d'oiseau descends sur la scène et c'est de nouveau parti avec Like A Hurricane dans une version hypnothisante où le canadien se fend à nouveau de longs solos déchirant.
Mais le mur du son est définitivement franchi avec la reprise des Beatles A Day In The Life, le Loner s'acharnant sans relâche sur sa vieille Les Paul, triturant les cordes avec sa barre de vibrato jusqu'à l'explosion de ces dernières.

C'est sous ce déluge sonore et cette vision apocalyptique que le vieux Neil et son band quitte définitivement la scène. Laissant un public du Zénith dans un tout autre état que dans lequel il était au départ, mais avec la certitude qu'avec ce genre de concert le Rock N' Roll Can Never Die !


"Love And Only Love"
"Hey Hey, My My (Into The Black)"
"Everybody Knows This Is Nowhere"
"Pocahontas"
"Spirit Road"
"Cortez The Killer"
"Cinnamon Girl"
"Mother Earth"
"Don't Let It Bring You Down"
"Goin' Back"
"Comes A Time"
"Heart Of Gold"
"Old Man"
"Mansion On The Hill"
"Get Behind The Wheel"
"Rockin' In The Free World"

Rappel:

"Like A Hurricane"
"A Day In The Life"


mardi 9 juin 2009

Lynyrd Skynyrd 05/06/09 Zénith de Paris



(Photo de Francis Zegut)


Même pas remis de mes émotions au lendemain du concert apocalyptique de Neil Young au Zénith que je remets les pieds au même endroit pour Lynyrd Skynyrd. Je dois dire qu'à la base je n'étais pas très chaud pour y aller, le prix de la place étant exorbitant et préférant le Lynyrd Skynyrd de la grande époque avec les Ronnie Van Zant,Allen Collins,Gary Rossington, Steve Gaines,Leon Wilkinson,Billy Powell, Artimus Pyle.

Mais je me suis ravisé en me disant que finalement j'aime bien ce groupe, puis l'occasion de les revoirs ne se présentera pas de si tôt puisque la dernière fois que le groupe est venu c'était en 2003 à Bercy en première partie de Deep Purple et que le prochain décès mettra sûrement un terme à l'activité du groupe.

C'est donc vers 17h30, que je me présente devant le Zénith dans une file composé principalement de vieux Hardos drapeaux confédérés et longues barbes, se remémorant les souvenirs du bon vieux temps. A 18h30, les portes s'ouvrent et je me précipite à l'intérieur en profitant au passage pour m'acheter un T Shirt (le plus sobre possible, sans drapeau sudiste ou aigle dessus) puis je file dans la salle et me place du côté droit de la scène.
Je jette un coup d'oeil vers les gradins et je remarque avec stupéfaction que les Lynyrd n'ont pas fait sould out, les places gradins les plus hautes sont cachées par de grands rideaux et les gradins les plus proches de la scène sont recouverts par des grandes toiles. Mais la fosse se remplie vite et ce qui a pu être vendu de gradin aussi.




Étant venu seul, j'arrive à entamer la conversation avec un couple environ la cinquantaine qui était présent la veille pour Neil Young, ainsi que deux jeunes avec qui j'ai échangé mes coordonnés.
La première partie se pointe à 20h, un duo de guitaristes français qui chante et joue un peu dans l'esprit d'un Eddie Vedder, sympa pour patienter mais pas extraordinaire.






A 21 H c'est avec "Thunderstruck" d'AC/DC en fond sonore que le groupe fait son entrée, Johnny Van Zant reprenant le fameux gimmick "Aaah Thunder !!!" pendant quelques secondes pour laisser place au riff de Workin for MCA. Là ce que je craignais un peu est arrivé, le son est très fort voir inaudible au moment du solo mais ça s'arrangera grandement à partir du troisième morceau.
C'est un Lynyrd Skynyrd sans artifice qui se présente mis à part un rideau avec écrit Lynyrd Skynyrd God & Guns World Tour.
Si le public est un peu mou sur les premiers titres, sur Simple Man il chante en choeur avec Johnny Van Zant (sûrement le plus beau moment de la soirée).
Le groupe en lui même est très bon, on retrouve le facétieux Rickey Medlocke au poste qu'occupait jadis Allen Collins partageant la plupart des solos avec Mark Matejka. Gary Rossington seul membre de la formation d'origine déambule sur la scène tel un zombie mais assure tout de même très bien. Après toutes les épreuves qu'il a vécu c'est un peu lui l'âme du groupe et le seul membre qui peut expliquer la légitimité de cette nouvelle formation.
Quant à Johnny Van Zant c'est le frontman et le moteur de ce groupe, ne manquant jamais un moment pour titiller ses comparses. Je souligne au passage que les remplaçants des défunts Andy Powell et Ean Evans se sont très bien intégrés au groupe.






Le groupe enchaîne donc les classiques les uns après les autres: Saturday Night Special, Gimme Three Steps, Call Me The Breeze, That Smell (peut être mon titre préféré de Lynyrd Skynyrd), What's your name ?, Whyskey Rock A Roller.
J'attendais une petite remarque de Johnny Van Zant à propos du concert de Neil Young de la veille pendant Sweet Home Alabama mais ce ne fût pas le cas, un Sweet Home repris en coeur par le Zénith définitivement conquis.
Le groupe quitte alors la scène pour revenir avec l'inusable et incontournable Free Bird, classique incontournable pour les uns, joute guitaristique masturbatoire pour d'autres mais force est d'avouer que c'est un morceau idéal pour finir un concert et que les sensations qu'il procure sont plutôt jouissives.



Au final nous avons eu droit à 1h30 de concert, c'est peu c'est vrai, mais 1h30 de classiques vaut mieux que 2h30 de concert entrecoupé de remplissage. Je n'irais pas faire de comparaison avec le concert du Loner la veille, mais j'ai le sentiment d'avoir assisté à un très bon concert avec des musiciens pro et déconneur là où le vieux Neil s'est montré bourré de charisme et transcendant malgré quelques défauts évident.

Setlist:

1. Workin For MCA
2. I Ain't The One
3. Saturday Night Special
4. What's Your Name
5. Gimme Back My Bullets
6. Simple Man
7. That Smell
8. Medley: Whisky Rock-A-Roller/Down South Jukin'/The Needel And The Spoon/Double Trouble/Tuesday's Gone
9. Gimme Three Steps
10. Call Me The Breeze
11. Sweet Home Alabama
12. Free Bird