Si c'est à Bercy en 2006 au concert d'Eric Clapton que j'ai vu et entendu le nom de Derek Trucks pour la première fois. Il faudra néanmoins 5 ans et ce soir de juillet 2011 pour que je vois le bonhomme sur scène pour la première fois en pleine maîtrise de son répertoire. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué de le voir, le Derek Trucks Band étant venu à plusieurs reprises dans la capitale. C'est en compagnie de sa femme Susan Tedeschi et sous le nom de leur nouveau groupe Tedeschi Trucks Band qu'il officie ce soir dans la splendide salle du Trianon.
La première partie est assurée par le virtuose de la pedal steel, Robert Randolph et de son family band. Un set rondement mené avec une bonne dose d'énergie. A retenir une version survitaminée du Purple Haze de Jimi Hendrix, le fameux titre The March sur lequel Robert montre un pas de danse que le public ne tarde pas à imiter et enfin le moment totalement jubilatoire où chacun des musiciens prend la place de son collègue. Le bassiste jouant de la batterie, le batteur de la pedal steel et Robert Randolph effectuant quelques notes à la basse etc...
Après une telle débauche d'énergie, on se dit que le pari est risqué de prendre un tel groupe en première partie. Ceci dit l'univers musical et la manière d'interpréter la musique étant totalement différente entre les deux groupes que le Tedeschi Trucks Band n'a aucune raison d'avoir peur de se voir voler la vedette.
Le Tedeschi Trucks Band compte pas moins de 11 musiciens sur scène. Mêlant principalement ceux du Derek Trucks Band (le pianiste Kofi Burbridge et le chanteur Mike Mattison relégué aux choeurs) et du groupe de Susan Tedeschi (Tyler Greenwell à la batterie...)
Un groupe qui aurait tout aussi bien pu se nommer Tedeschi Trucks Family Band tant l'amitié qui lie chaque musicien est palpable tout au long du set.
Derek Trucks a bien changé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Arborant une barbe parachevant de le faire ressembler à la réincarnation parfaite de Duane Allman.
On aurait pu penser qu'au milieu d'une telle formation que le champ d'action de Derek serait restreint, hors il demeure toujours le guitariste habile, capable de se mettre en avant comme en retrait pour servir au mieux le morceau qu'il interprète. On ventera bien sûr son jeu de slide exceptionnel même si d'autres facettes de son jeu passent malencontreusement à l'as aux yeux du public. Pour ma part je reste impressionné par son jeu de main droite qui fait mouche à tout les coups.
La setlist du concert est principalement composée de titres du premier album de la formation "Revelator". Un album riche et varié où s'entremêlent les influences des deux époux.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, si le groupe tient un virtuose hors pair en la personne de Derek, Susan n'en délaisse pas pour autant la guitare. Jouant des rythmiques funky à la wah-wah comme sur cette version apocalyptique de Sing A Simple Song de Sly & The Family Stone ou assurant seule les chorus sur la complainte Blues That Did It. Mais les moments où cette dernière est absolument époustouflante sont lorsqu'elle laisse de côté la guitare, pour se concentrer uniquement sur son chant qui atteint des sommets fabuleux notamment sur Uptight et Until You Remember.
SETLIST:
Merci à Arnaud pour les photos ;-)