jeudi 14 juillet 2011

The Tedeschi Trucks Band - Le Trianon (Paris) - 07/07/2011


Si c'est à Bercy en 2006 au concert d'Eric Clapton que j'ai vu et entendu le nom de Derek Trucks pour la première fois. Il faudra néanmoins 5 ans et ce soir de juillet 2011 pour que je vois le bonhomme sur scène pour la première fois en pleine maîtrise de son répertoire. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué de le voir, le Derek Trucks Band étant venu à plusieurs reprises dans la capitale. C'est en compagnie de sa femme Susan Tedeschi et sous le nom de leur nouveau groupe Tedeschi Trucks Band qu'il officie ce soir dans la splendide salle du Trianon.

La première partie est assurée par le virtuose de la pedal steel, Robert Randolph et de son family band. Un set rondement mené avec une bonne dose d'énergie. A retenir une version survitaminée du Purple Haze de Jimi Hendrix, le fameux titre The March sur lequel Robert montre un pas de danse que le public ne tarde pas à imiter et enfin le moment totalement jubilatoire où chacun des musiciens prend la place de son collègue. Le bassiste jouant de la batterie, le batteur de la pedal steel et Robert Randolph effectuant quelques notes à la basse etc...
Après une telle débauche d'énergie, on se dit que le pari est risqué de prendre un tel groupe en première partie. Ceci dit l'univers musical et la manière d'interpréter la musique étant totalement différente entre les deux groupes que le Tedeschi Trucks Band n'a aucune raison d'avoir peur de se voir voler la vedette.


Le Tedeschi Trucks Band compte pas moins de 11 musiciens sur scène. Mêlant principalement ceux du Derek Trucks Band (le pianiste Kofi Burbridge et le chanteur Mike Mattison relégué aux choeurs) et du groupe de Susan Tedeschi (Tyler Greenwell à la batterie...)
Un groupe qui aurait tout aussi bien pu se nommer Tedeschi Trucks Family Band tant l'amitié qui lie chaque musicien est palpable tout au long du set.


Derek Trucks a bien changé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Arborant une barbe parachevant de le faire ressembler à la réincarnation parfaite de Duane Allman.
On aurait pu penser qu'au milieu d'une telle formation que le champ d'action de Derek serait restreint, hors il demeure toujours le guitariste habile, capable de se mettre en avant comme en retrait pour servir au mieux le morceau qu'il interprète. On ventera bien sûr son jeu de slide exceptionnel même si d'autres facettes de son jeu passent malencontreusement à l'as aux yeux du public. Pour ma part je reste impressionné par son jeu de main droite qui fait mouche à tout les coups.



La setlist du concert est principalement composée de titres du premier album de la formation "Revelator". Un album riche et varié où s'entremêlent les influences des deux époux.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, si le groupe tient un virtuose hors pair en la personne de Derek, Susan n'en délaisse pas pour autant la guitare. Jouant des rythmiques funky à la wah-wah comme sur cette version apocalyptique de Sing A Simple Song de Sly & The Family Stone ou assurant seule les chorus sur la complainte Blues That Did It. Mais les moments où cette dernière est absolument époustouflante sont lorsqu'elle laisse de côté la guitare, pour se concentrer uniquement sur son chant qui atteint des sommets fabuleux notamment sur Uptight et Until You Remember.


Une première impression positive donc... l'avenir nous dira si le couple réitérera les albums et tournées ensemble ou si il ne s'agit que d'une simple parenthèse dans la carrière de ces deux musiciens exceptionnels.

SETLIST:

























Merci à Arnaud pour les photos ;-)






mercredi 8 juin 2011

AC/DC Live at River Plate DVD (2011)


1. Rock N' Roll Train
2. Hell Ain't A Bad Place To Be
3. Back In Black
4. Big Jack
5. Dirty Deeds Done Dirt Cheap
6. Shot Down In Flames
7. Thunderstruck
8. Black Ice
9. The Jack
10. Hells Bells
11. Shoot To Thrill
12. War Machine
13. Dog Eat Dog
14. You Shook Me All Night Long
15. T.N.T
16. Whole Lotta Rosie
17. Let There Be Rock
18. Highway To Hell
19. For Those About To Rock (We Salute You)

Ayant eu la chance d'assister à l'avant première du Live at River Plate dans un cinéma parisien en mai dernier, c'est avec un peu plus de recul que j'ai pu m'attelé au visionnage du DVD. Quel que soit le support j'en ai tiré les mêmes conclusions.



Bien des noms ont été évoqué quant au lieu où serait filmé ce DVD de la tournée Black Ice. Les concerts du Madison Square Garden de New York du 27 et 28 novembre 2008 ayant été filmé, la rumeur de la probabilité de voir un mix de ces deux soirées comme support d'un DVD a longtemps circulé.
Mais ce sont finalement les 3 soirs du 2,4 et 6 décembre 2009 au River Plate Stadium de Buenos Aires (Argentine) qui ont été retenus pour illustrer la tournée du groupe.

La réputation sulfureuse des fans argentins est certainement la raison principale de ce choix de la part des frères Young. Le choix de filmer sur 3 soirs est aussi un moyen de s'assurer de pouvoir palier aux petites baisses de régimes et ratés que peut comporter un live filmé sur une seule soirée.
Les frangins ont très bien retenu la leçon du très décevant DVD de la tournée précédente - Stiff Upper Lip Live. Enregistré au stade olympique de Munich le 14 juin 2001, le groupe indiquera plus tard en interview avoir regretté de ne pas avoir choisis le concert du Stade de France du 22 juin 2001 comme support pour le DVD de la tournée.


Derrière la caméra on retrouve l'éternel David Mallet, qui a commencé à travailler avec le groupe dès 1986 pour les clips de l'album Who Made Who et filme les concerts du groupe depuis 1990 avec la tournée Razor's Edge.

En ce qui concerne la réalisation, il faut dire qu'elle tranche avec les deux précédents Live (No Bull & Stiff Upper Lip Live) de part l'omniprésence du public argentin. L'apparition d'écrans splittés qui offre un panel de points de vues différent allant du groupe, au public et aux vues aériennes du stade est la grosse nouveauté de ce DVD live. On peut discuter du choix de certains plans (ex: certains plans du public pendant les solos d'Angus) et le fan exigeant regrettera de ne pas assez voir le groupe. Mais il faut admettre que ce montage apporte une certaine fraîcheur et un dynamisme qui pallie à cette impression de déjà vu (la gestuelle scénique du groupe ne bougeant pas d'un iota depuis plusieurs tournées) qui s’immisçait dans les précédentes vidéos live du groupe. L'autre nouveauté réside dans la transition des titres qui se fait sans aucun temps mort ajoutant encore à cette impression de dynamisme.



Autant le dire tout de suite, Live at River Plate est avant tout un live dédié aux fans argentins. Impression renforcée par le mini documentaire en bonus du DVD "The Fan, The Roadie, The Guitar Tech & The Meat" qui revient très largement sur les quelques die hard fans pour qui ces 3 concerts est clairement l'évènement de la décennie.
Un public argentin exceptionnel tout au long de ce live, là où il n'était que spectateur auparavant, il devient ici un acteur à part entière. Scandant les refrains et les riffs de guitares... il porte et assiste le groupe pendant ces deux heures de spectacles sans jamais défaillir.

Côté son, on nous gratifie d'un excellent son 5.1, mixé par le non moins célèbre Mike Fraser (auteur du mixage des albums du groupe depuis The Razor's Edge). A l'heure où l'on hurle déjà au trucage... en cause l'ajout d'overdubs et l'ajout des choeurs studio sur Rock N' Roll Train et Thunderstruck, il est bon de se remémorer la piètre bande son d'un No Bull avec un écho persistant et un Brian Johnson en retrait où les quelques contre performances (Thunderstruck, The Jack, Back in Black...) du Stiff Upper Lip Live.
L'envie des fans d'entendre quelque chose d'authentique et spontané est tout à fait compréhensible mais l'envie d'entendre les fausses notes et approximations (sous prétexte que cela rend le groupe plus humain) l'est beaucoup moins à mes yeux.
AC/DC donnant plus dans le show à l'américaine bien rôdé que dans l'improvisation à risque, les approximations sont inacceptables. Du moins elles passent quand on voit le groupe en concert mais une fois dans son salon c'est une autre histoire.


L'unique réel reproche que l'on peut faire à ce DVD, qui s'étend d'ailleurs aux concerts du groupe reste cette setlist immobile depuis plusieurs tournées avec cette impression de déjà vu persistante (cf. vers la fin du concert à partir de You Shook Me All Night Long) que même un montage original et inventif n'arrive à diminuer.

Ceci dit ne nous méprenons pas, Live At River Plate est clairement un live destiné aux masses et aussi un moyen de montrer qu'au bout de 35 années de carrière la messe n'est pas encore dite.
Et de ce point de vue cela place ce live parmi les meilleures vidéos live du groupe.




mercredi 17 novembre 2010

Ryan Bingham & The Dead Horses, Paris (La Boule Noire) 13/11/2010



Avant de me lancer dans la chronique de ce concert, une petite présentation de l'artiste est de rigueur.

Ryan Bingham est né le 31 mars 1981 à Hobbs dans le Nouveau Mexique et a grandit dans la campagne de l'Ouest du Texas. Malgré son jeune âge, il a connu une existence assez mouvementé (il a été SDF pendant une période et a longtemps traîné sur le circuit des rodéos).

Bingham fait parti de ce que l'on appelle l'Americana : une forme de Rock qui puise ses racines dans la Country et dans le Folk. Apparu à la fin des 90's en réponse à la dérive FM des années 80, le mouvement compte en son sein quelques artistes de renom tel que Ryan Adams, Steve Earle...

Avec seulement 3 albums au compteur, Mescalito (2007), Roadhouse Sun (2009), Junky Star (2010), Ryan Bingham fait déjà figure de vétéran au pays de l'Oncle Sam, où son statut de star voir de légende de la country est incontestable. Un statut qui va grandissant, notamment via le succès cinématographique que fut le film Crazy Heart (il y fait une brève apparition, donnant la réplique à l'oscarisé Jeff Bridges) pour lequel il enregistre le titre "The Weary Kind", un morceau co-écrit avec T Bone Burnett qui lui vaudra d'être récompensé d'un Golden Globe.



Ce n'est pas la première venue à Paris pour Ryan Bingham, il avait notamment joué au Connely's Bar dans le 5ème arrondissements en 2007 (et en 2004, il faisait le cow-boy pour le spectacle Wild West Show de Disneyland Paris) mais c'est la première fois qu'il se produit réellement dans une salle de concert parisienne.

Si il est vrai que sa notoriété dépasse guère le cadre américain (la plupart des fans et touristes ricains ayant fait le déplacement), il est amusant et rassurant même - de voir que des fans français du genre sont présent dans la salle.

Une salle pas tout à fait remplie au moment de la première partie assurée par Liam Gerner mais quasi comble dès l'entrée en scène de Ryan Bingham et ses Dead Horses.
Petite présentation des Dead Horses justement... le groupe se compose de Corby Schaub (guitare/mandoline), Matt Smith (batterie) et de Elijah Ford (basse).

Que dire du concert en lui même ? Si ce n'est qu'il a manifestement comblé les attentes du public. Exploitant sur scène avec hargne le répertoire de ses trois efforts studio. Alternant les passages calmes acoustique et morceaux de bravoures slide avec le groupe. Sunshine, Hallelujah, Strange Feeling in The Air, Bread & Water, Southside of Heaven et même le trip mariachi - Boracho Station, tout autant de titres qui prennent une nouvelle dimension en live, à l'opposé de l'aspect intimiste des versions studio.

Outre la qualité évidente de l'interprétation du groupe ce qui frappe c'est cette voix rocailleuse (surement à mettre au crédit d'une bonne consommation de clopes et de Jack Daniels) ajoutant à la profondeur de l'interprétation.

Le concert terminé, il est possible d'aller voir le bonhomme (chose quasi impensable aux states vu sa notoriété) et de lui faire signer des autographes (chose que je fais) et de prendre une photo avec lui.

Au final, ce concert a tenu toute ses promesses. Reste à savoir si cette unique date parisienne verra par la suite - en France et en Europe, la naissance d'un engouement beaucoup plus intense pour un artiste qui manifestement n'a pas fini de faire parler de lui.











lundi 27 septembre 2010

La rentrée 2010 !!!

En cette période de rentrée, je mets mes activités sur ce blog entre parenthèse. En parallèle j'ai ouvert un blog entièrement consacré à Rory Gallagher: Cradle Rock. Je vais me consacrer davantage à ce dernier, histoire de le voir s'étoffer un peu plus.

Mais je reviendrai d'ici quelques temps pour enrichir les pages de ce blog via des reviews des concerts à venir que j'irai voir.

En tout cas merci à ceux qui me lisent régulièrement et qui poste des commentaires.

jeudi 26 août 2010

Stevie Ray Vaughan

A l'heure où l'on s'apprête à commémorer les 20 ans de sa disparition, voici un bref retour sur une partie de la discographie de ce grand musicien trop tôt disparu.


Sorti en 1983, ce tout premier album de Stevie Ray Vaughan amorce ce que beaucoup considère comme l'autre revival du Blues avec le British Blues Boom des 60's.
Sûrement l'album le plus Blues de sa discographie et plus proche du Blues Texan avec des boogies et shuffle très caractéristique de ce style (Pride & Joy, I'm Cryin'...). Il s'en démarque toutefois par une influence Hendrixienne, moins présente que sur les albums qui suivront (mais présente tout de même) notamment par le biais de l'instrumental Testify. Titre que jouait Jimi Hendrix lorsqu'il évoluait au sein des Isley Brothers. Et l'instrumental Lenny (dédier à sa femme Lenora) rentre dans la tradition des balades hendrixienne.
Avec Texas Flood, Stevie Ray Vaughan s'inscrit dans un héritage sans pour autant transcender le genre.

Second album sorti en 1984, "Couldn't Stand The Weather" où l'influence hendrixienne est écrasante !!!
Que ce soit les reprises "Voodoo Child (Slight Return)" ou même certaines compos personnelles "Couldn't Stand The Weather", "Scuttle Buttin'"... SRV réintroduit l'héritage hendrixien dans le Blues avec plus ou moins de succès.
On retient bien trop souvent la vélocité guitaristique de Vaughan mais il s'avait faire preuve d'une grande finesse et retenue comme l'atteste sa reprise de "Tin Pan Alley" tout en subtilité.
Avec ce deuxième opus c'est plus qu'un second effort qu'il livre. Il s'agit clairement de la restauration de l'héritage hendrixien dans le Blues.


Avec ce troisième albums sorti en 1985 Double Trouble passe du trio au quatuor avec l'arrivée de l'organiste Reese Wynans.
Musicalement on est un peu dans le prolongement de "Couldn't Stand The Weather", Hendrix reste quand même l'influence qui prédomine aussi bien dans l'instrumental "Say What ?" sorte de "Still Raining, Still Dreaming" à la sauce vaughnienne. Ou dans la reprise quasi identique du "Come On (Part I)" d'Hendrix rebaptisé ici "Come On (Part III)".
SRV n'oublie pas le Blues bien sûr... avec notamment une compo dans l'esprit d'Albert King "Ain't Gone And Give Up On Love".


Unique Live sorti du vivant de SRV paru en 1986 - Live Alive est une véritable déception. Bourrée d'overdubs il ne rend absolument pas justice au talent de SRV. Il faut dire qu'à ce stade de sa carrière son addiction drogue/alcool est telle qu'il est sur le point d'y laisser la vie.


Il faut attendre 1989 pour revoir un album de SRV. C'est débarrassé de ses addictions qu'il ressuscite sur In Step. Pour beaucoup il s'agit de l'album de la maturité. Il est vrai qu'il regorge de composition vraiment exceptionnelle "Riviera Paradise", "Tightrope" notamment révèle un véritable sursaut créatif et guitaristique. Malheureusement l'album (comme la plupart des autres productions de Stevie Ray Vaughan) a un son 80's particulièrement daté qui ne rend pas service à certaine compo.
Il s'agit de son ultime album studio en solo.


Sorti en septembre 1990, Family Style a bénéficié d'un véritable succès populaire suite au décès de Stevie Ray Vaughan le 27 août 1990.
Il réuni les deux frangins Vaughan autour de quelques compos qui témoigne sur certaines de la bonne entente des deux frères mais qui cède vite la place à un goût d'inachevé.


Sorti un an après le décès de SRV, cette compilation posthume a pour ambition de sortir du matériel inédit (comme "Life By The Drop" unique témoignage acoustique du guitariste) et de montrer ses différentes influences comme Lonnie Mack "Wham", Kenny Burrel "Chitlins Con Carne" ou encore la relecture tout à fait personnelle de "Little Wing" de Jimi Hendrix en un instrumental de 6min50.
Une véritable réussite et un bel hommage.

Stevie Ray Vaughan en vidéo:







mercredi 28 juillet 2010

Jimi Hendrix: le rêve inachevé (Régis Canselier)


"La guitare enflammée de Monterey éclipse toujours le musicien qui l'a embrasée..." Si cette phrase semble sonner comme une évidence, elle ne se fait malheureusement pas l'écho de la vision qu'a laissé le génie de la six cordes au près de l'immense majorité du public qui n'a gardé que comme seule image, le showman qui casse ses guitares, joue derrière la tête ou avec les dents.

Pour la première fois un ouvrage vient tordre le coup aux idées reçu que la majorité des gens se font sur le guitariste grâce à une analyse pertinente et documentée se concentrant sur l'aspect musical avant toute chose. En décortiquant albums, prestations live et faisant la lumière sur la véritable jungle que constitue la discographie post mortem du Voodoo Chile, Régis Canselier (administrateur du Hendrix forum) peut être considéré avec Yazid Manou comme l'autre grand spécialiste de Jimi Hendrix en France.

Si de prime abord l'ouvrage ne semble pas s'adresser aux néophytes, il reste abordable aux amateurs ayant une culture hendrixienne limitée qui souhaitent en apprendre davantage sur le célèbre gaucher.
Ici il n'est pas question d'anecdotes dégradantes pour faire sensation (cf. affaire de la sextape), si anecdotes il y a, elles servent au mieux les analyses soutenues par l'auteur.

On en vient vite à ressortir les albums dont il est question dans chaque chapitre pour faire le lien entre l'analyse de l'auteur et ce que l'on écoute. Aussi plusieurs lectures semblent nécessaire quant à la compréhension globale du livre ou du moins de certains de ses passages qui peuvent paraître un peu flou de prime abord mais qui s'éclaircissent vite dès que l'on a la chance de pouvoir s'appuyer sur les extraits audio.

Plus qu'un livre, Régis Canselier nous livre un véritable "guide" pour pouvoir voyager dans les entrailles de l'œuvre du guitariste le plus fascinant du siècle dernier.

lundi 5 juillet 2010

Aerosmith Paris Bercy 29 juin 2010


Il y a quelques jours encore je me demandais si je devais écrire cette chronique après cette déception (il faut clairement le dire) qu'a été ce premier (et sûrement mon dernier) concert d'Aerosmith.
Les causes de cette déception sont nombreuses mais revenons d'abord au début.

Arrivé dans les parages du popb vers 14h (chose que je ne referais pas de si tôt), en plein cagnard avec un thermomètre qui devait avoisiner les 35°C. La premier signe du malaise est survenu en voyant l'âge moyen du public en fosse (15/20 ans) et en grande partie féminin.
Premier constat, on ne compte aucun vieux hardos parmi la file d'attente, juste des jeunes ados dont certains avouent à voix hautes avoir connu le groupe via l'attraction Rock n' Roller Coaster de Walt Disney Studio.

C'est avec une impression d'aller assister à un bal lycéen de fin d'année que la mort dans l'âme j'entre dans le popb. Je me place au bout de l'avancée, entre les deux immense baffle (là où le son est sensé être meilleur) et attend l'arrivée de la première partie.

Que dire de The Cribs si ce n'est qu'il s'agit probablement de la pire première partie qu'il m'ait été donné de voir. Du Rock britannique vu et revu, cumulant clichés pompeux avec toujours les mêmes grilles d'accord tournant sans cesse sans aucune originalité. Plus que l'attitude ou les morceaux joués c'est surtout le son strident tout au long de leur set qui fut insupportable. Les types essayant par moment de jouer avec le larsen sans y arriver (n'est pas Hendrix ou Jeff Beck qui veut).
Moi qui suit en général clément et poli avec les premières parties, je me joint aux légions de sifflets alentours.



Un long rideau estampillé Aerosmith est descendu avec Everybody Must Get Stoned de Bob Dylan en fond sonore, puis les premières notes de Love in an Elevator se font entendre. Le rideau laisse place au groupe et à Steven Tyler en particulier qui s'aventure le premier en direction du public. Si ses goûts vestimentaires sont criard (chapeau de paille et veste à paillette) mon attention est tout de suite attiré par cette bouillie sonore qui sort des baffles. Dès le deuxième titres impossible de reconnaitre Back in the Saddle jusqu'à ce que Tyler ne commence à chanter. Et ce sera comme ça sur tout les titres Rocks du concert.

Bon c'est vrai ils ont une pêche d'enfer, particulièrement Tyler mais je trouve que par moment il en fait trop. Des poses faces aux ventilos à n'en plus finir. Le ridicule est atteint selon moi lorsque ce dernier passe des minutes entières la tronche face aux caméras. Tout cela donnant l'impression d'avoir allumé sa télé et de mater MTV.



Impression renforcé par le choix des balades guimauves (Jaded, I don't want to miss a thing... pour citer les plus insupportables) jalonnant ce concert rehaussés par des clips MTV sur grand écran.



Si je dois garder un moment à peu près jouissif dans ce concert, je garderais la version du titre de Peter Green, Stop Messin' Around par Joe Perry. Malheureusement tout comme avec Baby Please Don't Go un peu plus tard, le public n'est pas des plus réceptif. Il faut dire que vu l'âge et vu l'intérêt que porte le public aux titres les plus mainstream estampillé MTV du répertoire des gars de Boston. Il ne faut pas s'attendre à les étendre hurler de joie lorsque Perry leur demande: "Do you want some Blues ?"

Je n'ai pas grand chose à ajouter suite à cette grosse déception, même le rappel Dream On, Walk This Way, Toys in the Attic ne m'a pas émoustillé. Le son, en particulier le mix des guitares de Perry et Whitford étant une véritable bouillie sonore.

C'est les deux pieds devant que je quitte ce popb, une salle qui m'a tant fait vibrer par le passé (AC/DC, Eric Clapton, Paul Mc Cartney...) et qui l'instant d'une soirée a perdu de sa magie... jusqu'au prochain véritable concert.

Setlist:

01. Love In An Elevator
02. Back In The Saddle
03. Falling In Love (Is Hard On The Knees)
04. Eat The Rich
05. Pink
06. Livin' On The Edge
07. What It Takes
08. Jaded
09. Mama Kin
10. Cryin'
--Drum Solo--
11. Rag Doll
12. Stop Messin' Around
13. I Don't Want To Miss A Thing
14. Sweet Emotion
15. Baby Please Don't Go
16. Draw The Line
Encore:
17. Dream On
18. Walk This Way
19. Toys In The Attic